L’OCADES Caritas Koudougou engagée dans la production de spiruline

Les membres de la Commission régionale de Caritas Africa (CRA), en réunion à Ouagadougou, Burkina Faso, du 25 au 28 février dernier, ont visité le Projet Spiruline Nayalgue, géré par l’OCADES Caritas Koudougou.
La spiruline, souvent connue comme l’algue miracle, est une algue microscopique qui, depuis des siècles, fait partie intégrante des habitudes alimentaires traditionnelles de certaines populations telles que les Aztèques du Mexique et les Kanembous du Tchad.
Afin de promouvoir la santé publique, tout en luttant contre la pauvreté, l’Etat Burkinabé a choisi de mettre la spiruline à la disposition du plus grand nombre de ses citoyens qui vivent dans l’insécurité alimentaire chronique et pour qui la trithérapie demeure souvent inaccessible.
Ainsi, l’Etat Burkinabé a financé à 100% la réalisation du projet Spiruline Nayalgué (terme qui signifie en langue Mòoré « ce qui s’étend. »). Le projet est réalisé, du point de vue technique, par l’Association française TECHNAP.
La récolte se fait chaque matin à partir de 7 heures à l’aide des pompes submersibles, puis la spiruline est obtenue sous forme pâteuse, transformée en spaghetti sur des claies de séchage. Elle est enfin séchée dans un séchoir à gaz et avec l’assistance des brasseurs. Le soir, elle est ramassée puis conditionnée le lendemain sous différentes formes selon la demande du marché.

Elle renferme plusieurs éléments comme la vitamine A, les vitamines B1 à B12. Sa force essentielle est la protéine qu’elle renferme à 60% (contrairement à 40% pour l’œuf et 20% pour la viande). Elle est également très riche en fer. De plus, la spiruline contient du magnésium, du calcium et du zinc à des pourcentages variés.
Ce projet emploie 63 personnes, dont 40 femmes et 23 hommes. A présent, le projet est rentable et par conséquent autonome. Il aide même au financement d’autres activités de la Caritas locale, explique Jean Zoungrana.
Il précise que l’Etat Burkinabé a cessé son soutien financier en 2012, de sorte que le projet vit par ses propres moyens depuis plus de 5 ans.
Il ressort toutefois que le projet n’est pas encore assez connu au Burkina de sorte que la majeure partie de la production est exportée. Les responsables du projet souhaitent informer davantage la population locale sur la spiruline et ses bienfaits afin d’équilibrer, à l’avenir, les ventes à l’étranger et dans le pays.
La spiruline, ainsi produite, offre les critères suivants de bonne qualité:
● Les intrants de culture ne sont pas chimiques afin de maintenir une culture naturelle;
● Le temps de récolte est très important (tôt le matin avant le lever du soleil) afin d’obtenir une spiruline qui presse bien et sans odeur;
● Le conditionnement est fait dans un emballage aluminium ou tout autre récipient non transparent car la lumière du jour contribuerait à dénaturer le produit;
● Le stockage de la spiruline est assuré dans un endroit hors humidité et loin de la lumière du soleil;
● La spiruline est régulièrement soumise à une analyse microbiologique dans un laboratoire afin de confirmer ou non sa qualité microbiologique avant consommation;
● A l’ensemble des règles précitées s’ajoute une observation de règles d’hygiène qui est de se désinfecter les mains à l’eau de javel, de porter des gants, des blouses et cache-nez pendant les récoltes, le ramassage et le conditionnement.
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