Dans des Etats africains fragiles et en proie à des crises itératives, les médias ont un rôle fondamental à jouer pour la paix et la stabilité. Comment y parvenir ? L’Union catholique africaine de la presse (UCAP/Afrique) mène la réflexion du 28 au 31 juillet 2014, sur les bords du Djoliba, à Bamako.
Au Rwanda, en Cote d’Ivoire, au Mali et dans bien d’autres pays africains, les médias ont délibérément choisi de semer la zizanie au sein des populations. Des journalistes ont décidé de tremper leurs plumes dans le fiel pour préserver un establishment et bénéficier en retour de prébendes. Poussées à l’extrême, les dérives de ces « médias de la haine » ont occasionné des pogromes, des chasses à la sorcière et autres types d’abomination.
Aujourd’hui encore, des médias à la solde de groupes politiques, économiques, religieux,… s’illustrent négativement en Afrique en cautionnant des actes répréhensibles ou en appelant ouvertement à des violences ciblées. Ces comportements qui ne sont pas de nature à favoriser le vivre ensemble finissent par instaurer une culture de la violence et de la mort en Afrique.
Face aux crises à répétition que l’Afrique traverse, l’UCAP voudrait agir sur les consciences afin que le journaliste catholique, dans son travail, ait pour préoccupation maitresse le juste, le vrai et le bien conformément aux principes de l’Eglise.
Semer l’humanité dans les cœurs
« Le message du journaliste doit être une immense ouverture à l’homme. La foi au service de la paix doit être le ciment de l’action de tout un chacun », avance Alexandre Le Grand ROUAMBA, Président de l’UCAP/ Afrique. La commission pontificale des communications sociales dont Abbé Janvier YAMEOGO est le représentant à cette rencontre de Bamako, insiste aussi sur cette nécessaire « proximité ».
Cette proximité dont il est question, est celle du bon samaritain qui s’engage dans un dialogue fécond et désintéressé avec son prochain. Ainsi, la communication se doit d’être « l’huile particulière pour la douleur et le bon vin pour l’allégresse ».
Pour l’Archevêque de Bamako, Mgr Jean ZERBO tout comme pour le ministre malien des affaires religieuses et du culte, Tierno Amadou Omar Hass DIALLO, les médias doivent plus que jamais être des « instruments de paix » dont le rôle est de « semer l’humanité dans les coeurs » en contribuant à la prévention des conflits et au renforcement de la démocratie.
En décidant de réfléchir sur le thème « Les médias, expression plurielle et religieuse : facteur de paix et de dialogue en Afrique », les communicateurs et journalistes catholiques du Mali, du Sénégal, du Ghana, de la RDC, du Niger, du Kenya, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, veulent contribuer à leur manière à bâtir cette « civilisation de l’amour » où l’Homme est la valeur suprême.
Arsène Flavien BATIONO
A Bamako
