Le lundi 06 novembre 2017 a eu lieu dans l’église notre dame de la réconciliation de Bourkina, l’absoute de la sœur Rasoarimalala Marcelline, affectueusement appelée sœur Lala.
La sœur Marceline a été missionnaire au Burkina depuis 2008 au Centre UNITAS au sein du Petit Séminaire Notre Dame d’Afrique. Elle était de la Congrégation des sœurs de Saint Joseph D’Aoste et travaillait avec la Fondation Liliane. Elle était aussi la vice maîtresse des novices de sa communauté. Elle s’occupait de l’accueil, l’hébergement et la restauration. Sa devise était : « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».
Sœur Lala a fait son entrée dans la maison du Père des suites d’une courte maladie le 1er novembre dernier, en la fête de la Toussaint.
Dans son homélie, Monseigneur Joachin OUEDRAOGO a, de prime à bord, rappelé qu’il est très douloureux pour un évêque de perdre un agent pastoral. Il a ensuite ajouté que la sœur Lala préférait mourir en elle-même pour que vivent les autres. La vie de sœur Lala était calquée sur sa devise : « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ». Monseigneur a poursuivi en disant qu’il y a un examen que tout le monde va passer et dont on connaît par avance les six (06) questions que Monseigneur a tiré de l’Evangile. Il n’y a pas de recalé ni de second tour : la mort.
La première question : m’as-tu donné à manger quand j’avais faim? Quand on a faim, on est en proie à la déchéance. Donner à manger, c’est donner la vie. Il a rappelé que la sœur Lala a passé sa vie à donner à manger.
La deuxième question : m’as-tu donné à boire quand j’avais soif? Quand on a soif, on est desséché et il est impossible vivre sans boire ; donner à boire, c’est donner la vie.
La troisième question : m’as-tu accueilli quand j’étais étranger? L’étranger, c’est celui qui vient d’ailleurs avec ses différences. L’accueillir, c’est l’introduire sans la communauté et lui donner une identité.
La quatrième question : m’as-tu habillé quand tu m’as vu nu? La nudité écarte l’individu de la société et il devient sans visage. L’habit a une fonction sociale. Habiller une personne, c’est la restaurer dans sa dignité et lui donner un nom.
La cinquième question : es-tu venu me voir quand j’étais malade? La maladie rend l’homme inutile pour la société et donc le met à l’écart. Rendre visite au malade, lui rappelle qu’il est attendu et l’amène à se sentir irremplaçable.
La sixième question : es-tu venu me voir quand j’étais prisonnier? Le prisonnier est mis à l’écart de la vie de la société. Visiter le prisonnier, c’est lui signifier qu’il fait toujours partie de la communauté quoi qu’il ait fait.
Monseigneur reconnait que toutes ces attitudes ne sont pas faciles à mettre en pratique mais il dit surtout que cela n’est pas impossible. Et comme exemple, il a cité la vie de mère Teresa de Calcutta. Il renchérit en disait que nous avons toute une vie pour nous y préparer. Il a souhaité que notre vie trouve son sens en Jésus-Christ et que nous ayons tous la mention « brebis » à l’examen. Il a rappelé une demande du Pape François à l’endroit de ses pasteurs : qu’ils sentent l’odeur de la brebis.
Monseigneur a rappelé qu’au soir de notre vie, nous serons tous jugés sur l’amour. Il a insisté sur la puissance de celui qui sait s’ouvrir aux autres. Sœur Marceline, dit-il a porté le tablier du service. Elle pensait plus aux autres qu’à elle-même. Sa générosité allait jusque dans les détails. Monseigneur a conclu en ces termes : « Merci pour ta vie de religieuse toute donnée au Christ et aux autres. Multiplie les gestes de générosité pour ta communauté et ton diocèse de Koudougou, repose en paix et passe l’éternité à recevoir !».
A la fin de la célébration eucharistique, la représentante des sœurs de Saint Joseph d’Aoste a pris la parole pour remercier toute l’assistance pour les soutiens multiformes, les dons, la bonté, la disponibilité et la solidarité dans ces moments difficiles.
Un grand merci à tous, que le Seigneur vous le retourne en grâces ! a-t-elle terminé.
Monseigneur Justin KIENTEGA a, dans son mot, rappelé qu’il a eu à collaborer avec la sœur Lala quand il était encore à Koudougou et que leur contact était maintenu. Il est venu traduire sa solidarité au diocèse de Koudougou et rappelé les bons soins de sœurs Lala en particulier sa recette anti ulcère d’estomac.
Monseigneur Joachin OUEDRAOGO a repris la parole pour remercier tout le monde et surtout pour demander « d’arrêter de compter nos morts, pour compter nos saints » comme le disait Monseigneur Anselme SANON, Archevêque Emérite de Bobo.
L’absout a été dite par l’abbé Blaise BAKOUAN assisté des consœurs de la sœur. Un moment de vives émotions et de larmes. Sœur Lala nous quitte à 56 ans après un ministère de 31 ans passé à Madagascar, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Sa vie a été une mise en pratique de l’exhortation de leur père fondateur J. P. Médaille qui disait : « Soyez toutes à Dieu et au prochain et rien à vous-même ».
Sœur Lala a été ensuite conduite à sa dernière demeure dans l’enceinte du noviciat de Saint Joseph d’Aoste accompagnée d’une foule immense venue lui dire au revoir.
A Dieu Sœur Lala, repose en paix et prie pour nous !