Aux prêtres, religieux et religieuses,
Aux fidèles chrétiens du diocèse de Dédougou,
et aux personnes de bonne volonté.
Depuis la décennie des années 1970, la communauté internationale a pris conscience du rapport des humains avec l’environnement et plus particulièrement des conséquences néfastes de notre modèle de développement socioéconomique sur l’environnement. Depuis lors, des recherches et des actions sont entreprises ainsi que des messages sont diffusés en faveur de la protection et de la sauvegarde de l’environnement, au point que la journée du 5 juin a été décrétée journée mondiale de l’environnement.
En effet, la crise environnementale que connaît notre humanité, à en croire, les scientifiques et les spécialistes de l’environnement, est grave et ne cesse de prendre des proportions au regard de ses causes certes naturelles mais surtout socio-anthropologiques. Plus près de nous il s’agit des feux de brousse, de la coupe abusive du bois, de la divagation des animaux, de l’invasion des sachets plastiques, de déchets électroniques et électroménagers, de l’utilisation de produits toxiques dans la nature (cyanure, mercure, pesticides et herbicides de toutes sortes, etc.).
Les conséquences de la dégradation de l’environnement se retournent encore contre les humains eux-mêmes en termes de pollution, d’insalubrité, d’insécurité alimentaire, de changement climatique, de rareté de plantes médicinales, de conflits sociaux et de migrations, etc. Au regard de l’importance de l’environnement et des services écosystémiques rendus à l’humanité, les voix convergent en faveur de la protection de notre environnement.
De tout temps, L’Église n’a cessé de renvoyer ses fidèles à la Bible (Genèse 2) pour qu’ils y méditent le message divin concernant la place et la mission de l’Homme dans la création et par rapport aux autres créatures. Cette mission, loin d’être simplement celle d’une surexploitation ou d’une surconsommation des ressources naturelles par quelques-uns, est, avant tout, celle de la protection et de la fructification de la terre pour le bonheur et le bien de tous. Au cours de l’histoire, les papes Paul VI, Jean Paul II, Benoît XVI et aujourd’hui François n’ont cessé d’interpeller l’humanité au sujet de la protection de la l’environnement.
Dans son encyclique Laudato Si, le pape François dit que l’environnement est notre maison commune que tous doivent protéger. La crise environnementale n’épargnant pas le Burkina Faso, les évêques, à travers le Conseil National de l’OCADES, ont décidé que désormais le 5 juin de chaque année, à l’unisson avec la communauté internationale, soit marqué comme une journée écologique dans les différentes OCADES diocésaines. Que devons-nous faire à l’occasion de cette journée mondiale de l’environnement et de cette journée écologique de l’OCADES ?
Au-delà de la simple sensibilisation, un changement de comportement s’impose. De même que la crise environnementale a une dimension globale (couche d’ozone, changement climatique, désertification et sécheresse) et locale (cf. les éléments déjà cités plus hauts), de même nous devons agir localement et penser globalement. Chacun peut faire quelque chose dans son environnement immédiat pour sa protection en pensant que si tout le monde agit de la sorte, l’environnement mondial s’en trouvera mieux.
J’invite donc les prêtres à diffuser ce message aux messes du dimanche 4 juin en vue d’une sensibilisation plus large sur la question. A partir de cette diffusion, j’invite les communautés, associations et individus à organiser des journées de salubrité afin d’assainir notre environnement immédiat. En outre, avec l’hivernage commençant, j’invite nos braves populations paysannes à penser à leur avenir, à celui de leurs terres et de leurs animaux en s’abstenant de l’utilisation des herbicides dont les conséquences sont immédiates et dangereuses pour tous car ces produits se retrouvent dans les eaux de surfaces comme les fleuves, rivières et barrages ainsi que dans les eaux souterraines ( puits et forages).
L’avenir de notre environnement dépend de ce que nous en faisons aujourd’hui, et notre avenir dépend de la qualité de notre environnement. Que le Dieu de toute paix, créateur du ciel et de la terre, avec tout ce qu’ils contiennent, vous garde de tout danger et éclaire notre conscience sur l’avenir de notre maison commune qu’est l’environnement.
Avec ma bénédiction épiscopale.
Monseigneur Léopold Médard OUEDRAOGO
Administrateur Apostolique du diocèse de Dédougou
Dédougou, ce jour 04 juin 2017, en la Solennité de la Pentecôte