Du 14 au 15 décembre 2016, s’est tenue, dans la salle de conférence Monseigneur Jean Baptiste Somé du Centre Diocésain de Formation et d’Animation (CDFA) de Diébougou, la formation de cent (100) jeunes sur le thème du civisme et de la cohésion sociale.
Cette formation, de deux jours, avait pour but de contribuer à l’éveil des consciences des jeunes à la cohésion sociale et à la consolidation de la paix. Elle intervient dans le cadre du projet Jeunesse Démocratie et Cohésion Sociale (JDCS) de l’OCADES Caritas Burkina, initié, suite à l’insurrection populaire de 2014, pour une conscientisation des jeunes sur la cohésion sociale. Trois thèmes ont été développés au cours de la session à savoir « Civisme et citoyenneté » ; « Cohésion sociale » et « Gestion des conflits ». Les participants à la fin de la session ont pu :
- Prendre conscience de leur rôle et responsabilité dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale ;
- Etre outillés à la prévention et à la gestion des conflits ;
- Adopter de bonnes pratiques de civisme et de citoyenneté responsable.
L’Abbé Jean Marie Dabiré, à l’ouverture des travaux, a, au nom de l’évêque, souhaité la bienvenue à ces jeunes et saluer l’initiative d’une telle formation qui touche du doigt les réalités de la zone du Sud-Ouest. De son avis, « c’est un thème très important qui relève de la justice sociale et de la vie fraternelle en société ». Les jeunes de moins de 40 ans sont les plus nombreux au Burkina Faso et constituent le maillon le plus actif de la société. C’est pourquoi, il a encouragé les jeunes à aimer le travail, car un paresseux est un potentiel voleur et menteur, et à être très attentif pendant la formation pour apporter le changement tant attendu dans leur milieu de vie.
Monseigneur Der Raphaël Dabiré, de passage, a salué la présence effective des jeunes, venus très nombreux des paroisses des deux diocèses. Il place beaucoup d’espoir en cette formation. Il a exhorté les jeunes a aimé notre pays et à être des artisans de la non-violence à travers le dialogue, le respect d’autrui et la solidarité et l’amour de la patrie: « Sachons faire une différence entre le pays et les hommes qui le dirigent. Dieu nous a donné un pays, nous devons l’aimer et respecter ses symboles ainsi que les lois adoptées. Aimons les valeurs acquises et communes de notre pays » a-t-il lancé.
A l’issue de la cérémonie d’ouverture des travaux, les participants des deux diocèses, Gaoua et Diébougou, se sont faits connaissance. Vingt (20) participants des sept (7) paroisses ont représenté Gaoua et quatre-vingt (80) jeunes des quinze (15) paroisses pour le compte de Diébougou.
La formation a été assurée par Victorien Ouangrawa, administrateur civil au Ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure et Désiré Somé, chargé de projets au secrétariat général de l’OCADES Caritas Burkina. Une méthode participative a été adoptée pour permettre aux participants d’avoir une maîtrise des différents modules.
En outre, ils ont travaillé en groupe pour identifier les causes, les formes d’incivisme, de conflit et proposer des solutions pour y remédier. Ils se sont exercés à la traduction des termes civisme, incivisme et cohésion sociale dans leurs langues maternelles, Dagara, Lobiri, Djan et Birifor. Des exemples de conflits vécus dans la région à savoir le prêt de terre, la cohésion sociale, le conflit agriculteur éleveur et le conflit lié à l’emplacement d’un collège, ont été traduits en sketch que les participants ont pris plaisir à représenter.
Les différents thèmes de la formation ont été définis. Le civisme est l’art de vivre ensemble dans un territoire donné dans le respect des règles communes librement établies. L’exercice de la démocratie par le vote, l’engagement dans la vie publique, la défense des causes justes et légales, l’obligation de respecter les lois et règlements, l’engagement à participer aux dépenses collectives…sont quelques valeurs chères à la citoyenneté.
La cohésion sociale quant à elle peut être définie comme la capacité de la population à vivre ensemble, à atteindre une bonne entente sociale, une société sans conflits ou les populations vivent en symbiose. Elle consiste également à réduire les inégalités et la marginalisation.
En ce qui concerne le conflit, c’est la rupture d’une situation harmonieuse entre deux ou plusieurs groupes sociaux. Les conflits sont de plusieurs ordres au Burkina Faso : foncier rural, chefferie traditionnelle, gouvernance politique/administrative, miniers, socioculturels, inter ethnique et religieux.
La nature des conflits, les causes et les protagonistes ont été présentés de façon détaillés aux participants. Les types de conflits les plus récurrents dans notre pays sont les conflits liés au foncier rural, à la gouvernance et à la chefferie coutumière. La gestion et la prévention des conflits sont des remèdes pour faciliter la concertation et la communication entre les parties et également pour éviter que des différends ne surgissent entres les parties.
A la fin de la session, formateurs et participants, se sont quittés sur une note de satisfécit général. Pour Ouangrawa Victorien, le formateur, l’approche participative utilisée a facilité la participation. Il a rappelé que les jeunes ont besoin d’être formés, d’être aguerris pour être plus actifs dans leur milieu de vie. De son avis, ils sont bien outillés sur les mécanismes de gestion des conflits et ont une bonne appréhension du conflit, un phénomène naturel inhérent à la vie.
Sanou Cyrille de la paroisse Cathédrale de Gaoua, en plus des thèmes développés, a beaucoup apprécié la méthode participative adoptée. Il invite ses paires à avoir un comportement civique, à cultiver la tolérance, la paix pour que nous puissions avoir un bon vivre ensemble et consolider la cohésion sociale au Burkina Faso.
Kam Delphine de Pariyago nous a confié qu’elle a amélioré ses connaissances sur le civisme, la citoyenneté, la cohésion sociale, etc. Le thème de la cohésion sociale est celui qui a le plus retenu son attention Elle définit la cohésion sociale en ces termes « Pour moi la cohésion sociale c’est l’amour entre tous les hommes ». En tant qu’animatrice elle s’engage à former ses auditrices, à sensibiliser la population et les membres de sa famille pour contribuer à faire régner la cohésion sociale chez elle.
Enfin, Hien Mathurin de la Paroisse de Dissin a pris part à une formation très bénéfique pour les jeunes. Il entend partager ses connaissances dans sa paroisse.
La formation s’est achevée en beauté avec la récompense des meilleurs acteurs et meilleurs participants à la formation. Un plan d’action a été élaboré et les jeunes ont pris solennellement l’engagement d’être des acteurs incontournables de la cohésion sociale dans leur communauté, leur paroisse et leur diocèse.