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72 heures du CPFC 2017 : l’art culinaire burkinabè à l’honneur - Ocades Caritas Burkina

72 heures du CPFC 2017 : l’art culinaire burkinabè à l’honneur

L’OCADES Caritas Burkina à travers le Centre Professionnel de Formation en Cuisine (CPFC) Monseigneur Denis Tapsoba a organisé du 12 au 14 mai 2017, au centre DHI,  les 72h de l’école de cuisine. C’était dans le cadre du projet de promotion de l’auto-emploi des jeunes et de valorisation des métiers de restauration par la formation professionnelle en cuisine au Burkina Faso. Cette première édition avait pour objectifs de partager l’orientation pédagogique innovante de l’établissement, susciter des vocations et de futures candidatures, participer à la reconnaissance des métiers de la cuisine au Burkina et de présenter les acquis des élèves dans le savoir-faire culinaire local.

Cérémonie de lancement des 72hC’est sous le thème de la valorisation des métiers de la cuisine et l’art culinaire burkinabè que le coup d’envoi a été donné à ces 72 heures. Un thème d’actualité face aux problèmes d’emplois et de sous-emploi de cette majeure partie de la population du Burkina Faso que sont les jeunes. En effet, selon le Ministère de la Jeunesse, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi, le sous-emploi est massif du fait de l’inadaptation de la formation des jeunes et de leur faible qualification. La formation technique et professionnelle des jeunes ainsi que leur accompagnement dans l’entreprenariat s’avèrent indispensables pour leur permettre de s’insérer efficacement dans le tissu social et économique du pays.

La première journée a été consacrée à la présentation du projet de l’école de cuisine. L’abbé Isidore Ouédraogo, le Secrétaire Général de l’OCADES et l’initiateur du projet de l’école de cuisine, a présenté ledit projet aux différents participants. Il a rappelé les motivations qui ont prévalu à la création de cette école avant de présenter les objectifs poursuivis, les approches d’apprentissages ainsi que l’ensemble des partenaires qui portent ce projet.

Le SG pendant sa présentation du projet de l'école de cuisineCe projet, selon lui, s’inscrit dans le cadre de la valorisation du savoir-faire local en matière d’art culinaire, d’habitudes alimentaires et de développement économique.  L’on constate actuellement que le domaine de la restauration, qui est en pleine croissance sous nos cieux, fait face à un problème de disponibilité de personnels qualifiés et de professionnels. De plus notre pays regorge d’énormes potentialités alimentaires tels que les céréales, les fruits et légumes aux valeurs nutritives confirmées. La valorisation de ces ressources agricoles locales par la transformation pourrait avoir un impact significatif sur la sécurité alimentaire des populations, le développement économique et la réduction de la pauvreté.

Un projet innovant pour une jeunesse épanouie

En termes de développement, le projet de formation professionnelle des jeunes dans le domaine de la restauration et de l’hôtellerie entend contribuer à la réduction du chômage des jeunes et à la professionnalisation des acteurs du secteur de la restauration au Burkina. La formation vise à transmettre un savoir-faire à des professionnels capables d’utiliser leur ressort culturel local et les connaissances endogènes pour valoriser et faire connaître la cuisine burkinabè. De façon spécifique il s’agit de :

  • Renforcer l’offre de formation professionnelle des jeunes dans les métiers de la restauration au Burkina Faso ;
  • Renforcer l’employabilité des jeunes actifs en milieu urbain à travers un programme de formation adapté aux besoins du marché et aux potentialités de l’économie nationale ;
  • Renforcer la synergie entre les programmes de promotion de l’emploi de jeunes, les structures d’octroi des crédits et la formation professionnelle dans les métiers de la restauration.

Le projet a trois axes majeurs à savoir, la construction des infrastructures, la formation des jeunes et l’appui à l’entreprenariat des jeunes diplômés. L’école dispose actuellement d’un bâtiment, de deux restaurants d’application, de matériels de cuisine professionnels, etc.

Vues des élèves du CPFC

Les bénéficiaires de ce projet sont les jeunes diplômés sans emploi de 18 à 35 ans qui désirent s’engager dans les métiers de la restauration et les employés dans la restauration et l’hôtellerie. Une section BEP est déjà ouverte avec l’ambition d’élargir l’offre de formation diplômant avec le Bac pro et le BTS. Des formations courtes pour les professionnels de la place (restaurateurs, cuisiniers domestiques) seront également organisées afin de renforcer leurs capacités. Des professeurs de la filière technique dans le domaine de la cuisine, du tourisme et de l’hôtellerie sont chargés de dispenser les différents modules aux élèves.

Avant de conclure, le SG a tenu à remercier l’ensemble du corps professoral pour leur engagement ainsi que les partenaires qui ont soutenu et continuent de  soutenir ce projet tels que le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF), le Ministère de la Jeunesse de la Formation et de l’Insertion Professionnelle (MJFIP), le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA), le Centre de Développement Humain Intégral (DHI), le Groupe d’Accompagnement à l’Investissement et à l’Epargne (GRAINE), le Service de Coopération au Développement (SCD), la Fondation Caritas France, la Conférence Episcopale Italienne, la Coopération autrichienne et Caritas Innsbruck, Manos Unidas, Caritas Italie…

Les panels, une belle opportunité d’apprentissage et de réflexion

Les objectifs recherchés de ces conférences étaient de familiariser le public à la nécessité de former des professionnels dans le domaine de la cuisine, d’identifier les défis majeurs de la pratique professionnelle pour l’employabilité des jeunes diplômés et de sensibiliser le public sur la consommation des produits locaux comme facteur incontournable de la sécurité alimentaire des concitoyens  et du développement socioéconomique du pays.

La deuxième journée a été très riche en communications. Plusieurs panélistes se sont succédé pour développer les thèmes suivants :

  • Les défis des métiers de la cuisine au Burkina Faso : enjeux et perspectives de l’acquisition de savoir-faire et de savoir-être techniques et professionnels ;
  • La valorisation de la culture culinaire burkinabè : enjeux et perspectives.

M. Méda, chef cuisinier à Laïco HôtelM. Méda, chef cuisinier à Laïco hôtel a partagé son parcours et son expérience professionnelle avec les jeunes élèves. Il a tout d’abord salué cette belle initiative de l’OCADES qui offre un cadre d’apprentissage aux jeunes dans le domaine de la cuisine. Il a rappelé aux élèves les exigences du métier « Le métier de la cuisine est très passionnant mais il faut de la discipline et la disponibilité pour bien le réussir ». Celui-là même qui est une référence dans le domaine de la cuisine au Burkina Faso dit ne pas avoir suivi une formation professionnelle mais s’est hissé grâce à sa volonté et à sa passion. Il n’a cessé de prodiguer des conseils à ses jeunes frères « Vous devez accroître votre habileté en vous exerçant à la préparation de la matière de base, la réalisation des travaux préparatoires, l’élaboration des fiches techniques, les modes de cuisson des mets, le choix des produits, la réalisation des fonds, etc. ». Il les a invité à prendre en compte notre identité culinaire en mettant en valeur nos produits locaux dans leurs menus car dit-il « La consommation de nos produits locaux contribue à notre propre développement. Elle rend heureux les producteurs et permet de soutenir les exploitations familiales à la conquête du marché. De plus, nos produits coûtent moins chères et sont naturels par conséquent de bonnes qualités ».

Mme YeremgangaMme YEREMGANGA Marie Rose de la Direction Générale de l’Enseignement Technique et Professionnel Privé dans son intervention, a présenté cette direction technique du MENA. Cette structure a été créée en 2016 pour pallier les difficultés d’accès à la formation professionnelle et accompagner les promoteurs privés en matière de création, d’ouverture et d’extension de filières. L’une de ses premières missions est le suivi des cahiers de charges des établissements. Sur les 173 structures éducatives au niveau national seulement 27 établissements offrent une formation technique et professionnelle, a-t-elle avancé. Elle confesse que notre système éducatif actuel produit des chômeurs et que l’enseignement technique pourrait nous aider à sortir de cette situation. La bonne nouvelle, selon elle, est que dans le Plan National de Développement Économique et Social (PNDES) il y aura la construction de 45 collèges d’enseignement technique dans les provinces et 13 lycées professionnels dans les régions afin d’améliorer le taux d’accès à l’enseignement technique. Une série de questions réponses a mis fin à cette première communication.

Les panélistesLe deuxième thème sur « La valorisation de la culture culinaire burkinabè : enjeux et perspectives » a été développé par Mme VOKOUMA Jocelyne Anthropologue-chercheure à l’Institut National des Sciences de Société (INSS), M. Ouédraogo Moussa et Mme Ouédraogo Agnès du Service Alimentation, Nutrition et Promotion des mets locaux de la Direction Générale de la Promotion de l’Economie Rural (DGPER) du Ministère de l’Agriculture.

De leur présentation l’on retient que le Burkina Faso est un pays à vocation pastorale avec 80% de sa population qui occupe ce secteur. La culture culinaire est un savoir-faire ancestral transmis de génération en génération. Il y a une faible consommation de nos produits due à la méconnaissance de leur qualité. Mme Ouédraogo Agnès a développé l’ensemble des valeurs nutritives de nos différents produits locaux.  Par exemple le Fabirama est riche en fer, le manioc  en calcium, le fonio en glucide et calcium, le mil en protide, calcium et fer. Les communicateurs ont évoqué aussi les problèmes liés à la sous-consommation des mets nationaux malgré leur contribution à la création d’emploi, au développement du secteur du tourisme, au développement de la production agricole, la sécurité sanitaire, la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Plusieurs raisons justifient cette faible consommation de nos produits locaux. Ces problèmes sont d’ordres institutionnel, saisonnier et socio-culturel à savoir le cloisonnement (régionalisation des mets). L’absence de nomenclature et de classification selon les règles de la gastronomie et la faible professionnalisation des acteurs de l’offre de mets nationaux y jouent également un grand rôle.  Dans le but de mieux valoriser nos produits locaux, il est indispensable de soigner la perception des consommateurs sur ces produits, faire une communication/ sensibilisation de masse sur l’intérêt de la consommation de nos produits, assurer une disponibilité continue des produits, garantir la qualité des produits y compris la présentation et la professionnalisation des acteurs.

DSC_1860En attendant une action d’envergure nationale, chaque burkinabè a été invité à changer ses habitudes culinaires  en intégrant dans le calendrier hebdomadaire la préparation de mets locaux. Notre santé dépend en grande partie de ce que nous mangeons, faisons donc attention à ce que nous consommons au risque de nous retrouver avec de nouvelles maladies. C’est sur cette invite, que la série de communication a pris fin avant de céder la place à la grande kermesse ou les élèves cuisiniers ont démontré leur savoir-faire à travers des mets tels que les brochettes de Kaya, le Chitoumou, les jus locaux, …Un jeu concours a permis aux visiteurs de repartir avec de nombreux lots. Rendez-vous est pris en 2018 pour la deuxième édition.

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