La nécessité de prendre en compte de façon systématique, les spécificités des personnes en situation de handicap dans les projets et programmes de développement est plus que jamais pertinent au vue de la persistance des préjugés et autres pesanteurs socio-culturels défavorables aux personnes handicapées et aux nombreux problèmes d’accès aux services sociaux de base.
La question de la prise en charge des personnes en situation de handicap requiert un savoir-faire et un savoir-être qui se réfère à des normes et standards nécessitant le renforcement des compétences des agents chargés de la mise en œuvre des projets y relatifs. Un autre défi non moins important, est la prise en compte et l’implication des personnes en situation de handicap dans les projets et programmes du réseau OCADES Caritas Burkina.
Dans cette optique, le Secrétariat Général de l’OCADES Caritas Burkina, en partenariat avec Light For The World (LFW), a élaboré un plan d’action en vue d’apporter une amélioration et une coordination de la mise en œuvre des projets de Réadaptation à Base Communautaire (RBC) développés dans les diocèses. Le renforcement des capacités des acteurs est l’une des activités phares de ce plan. D’où l’organisation d’un atelier de formation des cadres impliqués dans la mise en œuvre des projets et programmes RBC. C’était au Centre DHI à Ouagadougou du 25 au 28 octobre 2016.
Cette formation, d’une importance capitale, a réuni une trentaine de secrétaires exécutifs, de secrétaires exécutifs adjoints et de chargés de projets RBC qui ont eu l’aubaine d’améliorer leurs connaissances et de partager leurs expériences les uns avec les autres.
La formation a été assurée par Naré Cyriaque Réné, Chargé de projet de renforcement de capacités RBC à l’OCADES Caritas Burkina en étroite collaboration avec Bambara Annick et Compaoré Philippe, tous deux chargés de programme à LFW.
Après la prière introductive, l’Abbé Isidore Ouédraogo, Secrétaire Général de l’OCADES Caritas Burkina, a souhaité la bienvenue à tous les participants avant de traduire ses sentiments de reconnaissance du réseau à LFW pour ce partenariat qui lui permettra d’être plus disponible pour servir les plus vulnérables de nos communautés. « L’essentiel pour nous c’est de comprendre quelle est la philosophie qui soutend cette approche et comment nous pouvons l’intégrer dans nos différentes actions sur le terrain du développement» a-t-il laissé entendre. Aussi, il a émis le vœu de voir cette formation être une occasion de partage, de mutualisation d’expériences autour de notre ambition et surtout de communion fraternelle.
Les participants ont bénéficié de plusieurs modules de formation sur l’évolution de l’approche RBC, l’approche inclusive dans le système éducatif, le Guide RBC de l’OMS, la SN-3PH, la Stratégie Nationale de Réadaptation, la Stratégie Nationale de Développement de l’Education Inclusive (SNDEI) et le rôle du réseau OCADES dans la mise en œuvre de ces stratégies.
A travers les présentations, les travaux de groupe et les plénières, les participants ont exposé leurs savoirs faire en matière de RBC et d’éducation inclusive. Au cours des travaux, certaines notions clés de la RBC tel que le Handicap, l’inclusion, l’intégration… ont été définies. La RBC selon l’OMS « est une stratégie du développement communautaire pour la réhabilitation, l’égalisation des chances et l’intégration sociale, la réduction de la pauvreté pour toutes les personnes vivant avec un handicap.»
De point de vue du formateur, le handicap se définit comme la limitation ou la suppression de capacité à tenir sa place normale dans la société, à jouer un rôle qui est normalement le sien, compte tenu de son âge, de son sexe, des facteurs sociaux et culturels. L’exclusion quant à elle est le fait de ne pas pouvoir participer pleinement ou contribuer à la société à cause du déni de droits «sociaux, civils, économiques… ».
A en croire le formateur, dans l’approche traditionnelle, l’individu en situation de handicap est victime de son incapacité tandis que du point de vue de l’approche médicale, l’accent est mis sur le traitement de la déficience et les limitations fonctionnelles.
Les participants ont été suffisamment outillés sur les moyens à adopter pour développer et renforcer les programmes RBC en tant que stratégie pour le développement inclusif à base communautaire. Ils retiennent que la mise en œuvre de l’approche nécessite de travailler en réseau, former les acteurs, travailler sur la base de la Convention Relative aux Droits de Personnes Handicapées (CRDPH), veiller à la disponibilité des services, veiller à la pérennité des actions, prioriser la composante autonomisation et avoir un budget conséquent.
En rappel, c’est en 1981 que la réahabilitation des personnes handicapées a débuté à Zabré suite au problème d’onchocercose qui sévissait dans cette zone. Au Burkina Faso, l’Eglise catholique s’intéresse aux questions de santé pour la population en général et pour les couches sociales défavorisées en particulier. Elle s’illustre ainsi dans la création de structures sanitaires et de centres pour personnes handicapées. Ces structures de RBC des personnes en situation de handicap sont implantées dans les diocèses de Koupéla, Manga, Diébougou, Kaya, Nouna, Tenkodogo, Fada N’gourma, Gaoua et Ouahigouya et sont gérées par les Secrétariats Exécutifs Diocésains (SED).