Au Burkina Faso, plus de 80% de la population tire ses revenus de l’agriculture. Mais ces 05 dernières années, du fait de la mauvaise pluviométrie, les rendements agricoles sont en baisse. La recherche de l’or est la nouvelle attraction des jeunes un peu partout dans le pays. Une recherche d’autant plus forte que le Burkina Faso est officiellement déclaré « pays minier ».
Les entrées de devises liées à l’or se chiffrent effectivement à des milliards de FCFA au Burkina. Pour preuves, le secteur minier a rapporté 15 milliards FCFA au Burkina Faso en 2009 contre 9 milliards l’année précédente. Le nombre de titres et autorisations délivrés est passé de 537 en 2008 à 599 en 2009, soit une progression de 11,6%. La production industrielle d’or est passée d’environ 5 000kg en 2008 à 11 642 Kg en 2009. Désormais, le coton, « l’or blanc », n’est plus le premier produit d’exportation. Il fait place au métal jaune.
En 2009, la contribution de l’activité minière au produit intérieur brut (PIB) était de l’ordre de 4% et d’au moins 8% avec les externalités. Selon le Fonds monétaire international (FMI), les exportations de coton ont rapporté 120 milliards FCFA à l’Etat en 2009, contre quelque 180 milliards pour l’or. En 2010, le FMI tablait sur des revenus de 300 milliards FCFA pour l’or, contre 100 milliards FCFA apportés par la filière coton en crise.
Les jeunes délaissent leurs familles pour l’orpaillage
Au Burkina Faso, près de 80% des sites aurifères de grande envergure sont aux mains de multinationales de droit français, américain, canadien, sud africain… Les réformes des codes miniers mis en place dans la plupart des pays africains producteurs depuis la fin des années 1980, sous la pression des institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale), ont conduit à privilégier les grandes compagnies d’extraction. A côté de ces exploitants industriels existent plusieurs autres sites semi industriels et artisanaux, légaux ou clandestins.
A l’est du Burkina par exemple où nous avons effectué une mission en début avril, on rencontre des sites artisanaux à Bocou (à quelques kilomètres de Ouahigouya), Boroum (dans la province du Sanmatenga, Bilanga (dans la province du Gourma), à Kongoussi, etc. Les jeunes délaissent leurs familles pour investir ces sites. Il n’est pas rare également de voir des femmes passer la journée à tamiser du sable sur des sites de fortune, à la recherche de la moindre trace d’or.
A Kongoussi, Fati Kabré et Mariam en sont des exemples. Mariam, une femme de plus de la cinquantaine, nous confie : « Les temps sont durs. Nous sommes obligées de tamiser le sable du matin au soir sous un soleil de plomb et une torride chaleur. Nous pouvons passer des semaines entières sans la moindre trace d’or. Quand il nous arrive d’en trouver, elle est insignifiante. Sur le marché, les traces que nous trouvons s’achètent à 750 F ou 1000 FCFA au maximum l’unité. Ce n’est pas assez pour faire vivre nos familles mais nous nous en contentons car nous n’avons pas d’autres sources de revenus ».
Après avoir longtemps tamisé le sable, Mariam a découvert une petite trace d’or.Elle ne peux la revendre qu’à 750 ou 1000 FCFA au maximum. C’est derisoire pour elle au regard des efforts déployés.
Yaara, lui est un Burkinabè qui a longtemps vécu en côte d’Ivoire. Il a dû regagner le pays en 2010 du fait de la crise ivoirienne. De retour au bercail, il parviendra à se faire employer comme chauffeur à Ouagadougou. Mais ce travail sera de courte durée. Pour subvenir à ses besoins, il décide alors de se lancer dans l’orpaillage. C’est ainsi que Yaara se retrouve sur le site artisanal de Bocou, une localité située à quelques encablures de Ouahigouya.
Dans ce village, c’est un tohu-bohu général. Hommes, femmes, enfants, personnes âgées, chacun creuse et espère fermement découvrir un jour le pactole. Mais au bout du rouleau, les espoirs sont dessus. Ceux qui parviennent à trouver de l’or se comptent sur le bout des doigts. Qu’à cela ne tienne, les chercheurs d’or s’esquintent. Ils respirent la poussière, la fumée, l’odeur des produits chimiques…Il est particulièrement frappant de voir des enfants d’à peine une dizaine d’années sur ce site. « Je suis ici parce que je n’ai rien à manger au village », nous confie le petit Issa, 12 ans qui a abandonné l’école à la classe de CE2 pour se retrouver sur le site de Bocou. « Nous sommes conscients des dangers auxquels nous nous exposons mais nous n’avons guère le choix. Mieux vaut venir sur le site que de rester à la maison à ne rien faire. Nous pensons que la chance nous sourira un jour ». C’est cet espoir qui maintien Yaara sur le site de Bocou.
Stupéfiants et autres pratiques malsaines sur les sites
Si les familles sont dans la précarité, elles n’en demeurent pas moins mécontentes du départ des jeunes vers les sites. « Lorsqu’ils y vont, nous n’avons plus personne pour nous aider. Nous apprenons parfois qu’ils en tirent des bénéfices mais nous nous ne ressentons rien ». Ainsi s’exprime la vieille Aîssata dont les 03 fils sont sur le site de Bocou depuis plus d’un an.
Le maire de Boroum, Sinam Soumaila YORO, lui est catégorique sur l’orpaillage : « Le phénomène de l’orpaillage est très inquiétant. Lorsque les jeunes qui vont sur le site engrangent de l’argent, ils préfèrent aller le dilapider dans les grandes villes plutôt que de l’utiliser pour venir en aide à leurs parents. Sur les sites d’orpaillage, on assiste à toutes sortes de pratiques malsaines pour les jeunes : consommation de stupéfiants, prostitution, vol et viol… Certains jeunes reviennent malades. Bien qu’ils soient démunis, leurs parents se voient encore dans l’obligation de se saigner pour les soigner. L’orpaillage nous cause de sérieux problèmes ».
Les chercheurs d’or sont exposés à toutes sortes de dangers
Au niveau des projets et programmes, du fait de la ruée des jeunes vers l’or, il est quelque fois difficile de mobiliser une main d’œuvre qualifiée pour la réalisation de certains travaux. Selon le Secrétaire Exécutif National de l’OCADES Caritas Burkina, Abbé Isidore OUEDRAOGO, « aujourd’hui, l’orpaillage, au regard de ses conséquences sur les communautés humaines et sur le tissus social, est l’une problématique majeure sur laquelle nous devons travailler. »
Pour que l’or ne soit pas cause de malheurs
En la matière, il faut de véritables politiques d’emploi des jeunes, un accompagnement et une organisation conséquente des producteurs afin qu’ils soient de moins en moins dépendants des caprices pluviométriques, une réglementation plus rigoureuse sur l’exploitation des sites artisanaux et surtout une bonne redistribution des dividendes de l’exploitation minière.
Cette question est d’autant plus cruciale que des populations se sont à plusieurs reprises révoltées contre les compagnies minières qu’elles accusent d’être uniquement intéressées par l’accumulation de profit que par la réalisation d’infrastructures et la création d’emploi pour les populations des localités d’implantation de leurs compagnies minières.
La durée d’exploitation d’une mine n’excédant généralement pas 10 ans, il appartient à l’Etat de veiller à ce que le « boom minier » ne devienne à la longue un goulot d’étranglement pour le développement du Burkina Faso. Les richesses du sous sol sont épuisables et il faut le savoir pour agir conséquemment.
Arsène Flavien BATIONO
www.ocadesburkina.org
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