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Député Laurent BADO : « En tant que chrétien, on ne peut pas me corrompre avec de l’argent » - Ocades Caritas Burkina

Député Laurent BADO : « En tant que chrétien, on ne peut pas me corrompre avec de l’argent »

 

Laurent BADOProfesseur de Droit Constitutionnel et de Sciences Politiques à l’Université de Ouagadougou, Laurent BADO est un personnage emblématique de la scène politique burkinabè à travers ses déclarations fracassantes et les idéaux qu’il prône. Il siège comme Député à l’Assemblée Nationale, aux comptes du Parti de la Renaissance Nationale (PAREN) qu’il a crée en 2000. Dans l’interview qu’il nous a accordée, le grand frère BADO nous parle de sa foi catholique et nous donne également son opinion sur l’engagement chrétien en lien avec la politique à partir de son expérience personnelle.

Comment définissez-vous le chrétien ?

Pr. Laurent BADO : Le mot chrétien, vient d’Avold, premier évêque de Jérusalem. C’est lui qui a donné le nom chrétien aux disciples du Christ. Donc un chrétien c’est un disciple du Christ, un élève du Christ.

 

La religion et la politique ne sont-elles pas deux domaines incompatibles ?

 

Mais non justement. Ce n’est pas incompatible. Il y a une doctrine sociale de l’Eglise. L’Eglise et l’Etat ont affaire aux mêmes hommes. Cela veut dire qu’on ne peut même pas les séparer. Attention, il ne faut pas non plus les confondre. L’Eglise s’attache à l’âme et l’Etat pour ainsi dire s’attache au corps, à la vie matérielle. Notre Eglise nous prépare à la cité de Dieu. Or l’Etat, c’est la cité terrestre, hic et nunc. Heureusement, l’Eglise catholique qui est vraiment le philosophe le plus grand du monde, a un principe. Elle dit qu’il faut distinguer l’Eglise et l’Etat et donc le pouvoir. Il faut les unir sans les confondre. De là, l’Eglise catholique s’occupe de ce qui relève du spirituel, de la morale et de la cité de Dieu. Mais comme elle vit aussi au milieu du peuple qui est appelé à être aussi un peuple de Dieu grâce à l’action des chrétiens, elle a le doit et même le devoir de donner son opinion sur ce que fait le pouvoir.

 

Parce que pour tout ce qui touche à la morale, l’Eglise ne peut pas se taire là-dessus. C’est pour cette raison que lorsque  l’Eglise critique certains comportements des dirigeants, les gens disent que l’Eglise se mêle de politique. Non pas du tout. Si un gouvernement est impie et la majorité du peuple est dans la misère, mais c’est le devoir de l’Eglise, sa morale c’est de dire non ce n’est pas bien parce que vous êtes là au nom du peuple, vous êtes commis au service du peuple pas à votre service. Il y a le chrétien qui a sa foi politique. Mais l’Eglise elle-même ne se jette pas dans la politique, ne crée pas son parti politique mais demande à ses fils de s’inspirer de sa doctrine sociale, pour agir dans la société temporelle. D’autant plus que Jésus nous a dit « soyez la lumière du monde, soyez le levain dans la pâte ».

 

Donc le chrétien doit agir en politique. L’Eglise catholique en tant qu’institution ne doit pas donner une consigne de vote. Mais elle doit être soucieuse de la volonté de Dieu, de la morale sociale et partant du bien-être de la société. Elle met donc en garde et critique s’il le faut.

 

Laurent BADO

 

 

 

Quelles ont été les raisons de votre engagement en politique ?

 

Je connais bien la doctrine sociale de l’Eglise catholique, qui est une richesse énorme. En tant que chrétien, je ne dois pas regarder les autres. Si le chrétien ne s’engage pas en politique, tous ceux qui sont sans foi ni loi vont s’accaparer les biens de l’Etat. Si le chrétien arrive  au pouvoir, il doit commettre l’Etat au service du plus grand nombre, au service des pauvres. Moi je me suis engagé pour une première raison.  C’est ma foi catholique. Un chrétien qui ne s’engage pas en politique n’a rien compris dans sa foi. La foi ce n’est pas seulement prier, c’est aussi agir.

 

Je suis quand même un intellectuel, je ne peux aller voir ce qui se passe dans le monde et ne pas dire aux autres, qu’ils n’ont pas le monopole de la pensée. J’ai voulu faire savoir que l’Afrique a une voie à elle de développement : l’économie populaire. Au village le matin, tous les enfants vont cultiver le champ collectif. C’est le soir chacun s’en va dans son petit champ ou sa propre petite activité rémunératrice. Les produits du champ collectif c’est pour subvenir aux besoins vitaux de tous les membres de la famille y compris ceux même qui n’ont pas travaillé à savoir les vieilles et les malades. Mais les produits personnels sont pour les besoins personnels. Regardez comment nos pères étaient intelligents. La doctrine sociale dit que l’Etat doit nationaliser les entreprises vitales pour la nation à savoir l’énergie, les mines, le crédit, les grosses unités industrielles, etc. (Pie XII). Nous disons au peuple et non à l’Etat.

 

Il y a une troisième raison de mon engagement en politique, c’était pour lutter contre l’injustice, car à 12-13 ans, j’ai été accusé d’avoir tué mon meilleur ami qui a été tué par suite de vent. Je l’ai déterré quarante jour après son enterrement, on m’a forcé à déterrer mon ami. Je voulais aussi lutter contre l’injustice. J’ai horreur de l’injustice et je suis prêt à mourir pour la justice. Pour me résumer, il y a donc ma foi catholique, mon devoir d’intellectuel et ma haine contre l’injustice.

 

Qu’est-ce qui est spécifique dans l’engagement d’un chrétien en politique ?

 

Le chrétien doit montrer qu’il n’est pas venu pour se servir mais pour servir. La politique est devenue une courte échelle, l’ascension sociale. Le chrétien ne doit pas y faire recours. Le chrétien veut que la lumière triomphe dans son pays. Il veut la justice. Il doit se battre pour enrayer l’injustice de son pays. Il doit veiller à ce qu’il y ait de la morale dans la société. Il doit parler de la voix de Dieu. La différence entre le chrétien qui s’engage en politique et les autres, c’est l’abîme, le ciel et la terre.

 

Quel témoignage un chrétien peut-il donner en s’engageant en politique ?

 

Le témoignage de la vérité. Pour moi, il faut avoir le courage de ses opinions et partout dire la vérité et éviter la démagogie. La doctrine sociale dit que le droit de vote est bon à condition que le citoyen sache discerner. Les médiocres ramènent la société vers le bas. Le chrétien engagé en politique doit dire la vérité en tout temps et en tout lieu et non chercher à acheter la conscience des électeurs par quelque moyen que ce soit. Il doit conscientiser et responsabiliser la société.

 

Comment peut-on préserver son identité de chrétien dans le milieu politique ?

 

C’est le chrétien qui doit venir changer la mauvaise image qu’on a de l’homme politique. Il doit faire remarquer qu’il ne vient pas pour lui-même encore moins pour ses petits besoins mais pour les autres. Dans un monde dominé par la corruption, le chrétien doit montrer son identité. L’Eglise catholique dit que la politique est la forme suprême de la charité. Un chrétien s’il est au pouvoir doit mettre l’Etat au service de tout le monde et singulièrement des pauvres. Il doit s’éloigner des couloirs, des mensonges, des vols et de la corruption.

 

Quelle est votre expérience de la politique en tant que chrétien ?

 

Je suis entrain de préparer un ouvrage « mon amère expérience politique. » Je suis un homme très critique mais j’ai été déçu. Ca vient avec mon ouvrage. Je suis obligé de sauver mon honneur. Tout sera clair. Les gens comprendront. En tant que chrétien, on ne peut pas me corrompre avec de l’argent. J’ai une philosophie.  Je ne comprends pas les gens. Combien de fois ai-je démissionné de postes juteux? J’ai écrit en octobre 1987 et j’ai attaqué la révolution. Et je me suis dit que j’allais mourir en ce temps-là. Mais j’ai prié mon Dieu. J’ai dit Seigneur, il ne faut pas laisser notre peuple comme cela. Seigneur donne-moi la chance de supporter. Je me suis levé à 4h du matin pour me laver et je suis revenu au salon mon chapelet en main. J’ai dit tout mon chapelet jusqu’au lever du soleil j’ai cru que les gendarmes allaient venir me chercher. Mon Dieu m’a exaucé. Le Burkinabè a oublié tous ces sacrifices ? J’aurai pu être dégagé de l’administration publique, mais je ne l’ai pas été. Ce n’est pas grave, c’est Dieu qui saura s’il va me récompenser ou pas. Le reste je laisse tomber.

 

J’ai préparé un ouvrage « mon amère expérience politique » que je vais publier en septembre comme les élections couplées ont été repoussées jusqu’en fin d’année. Je suis déçu du peuple. Tous les malheurs qui vont t’arriver, c’est le même peuple qui va en parler dans les bars comme quoi que toi aussi tu as été bavard. Voilà comment tes frères te traitent. Alors que c’est la démocratie. Quelqu’un se lève pour vous défendre, au lieu de le défendre à votre tour, vous vous moquez. Voilà la nature du Burkinabè. Tant qu’on ne changera pas, on n’ira pas de l’avant.

 

Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confronté en tant qu’homme politique chrétien engagé en politique ?

 

Je pensais que les chrétiens allaient comprendre mais je suis très déçu. Pendant les élections, il est normal que les prêtres disent aux chrétiens qu’est-ce qu’un chrétien doit faire. Nous en tant qu’Eglise, on ne dit pas à un chrétien d’aller voter tel ou tel parti politique. Mais retenez bien la loi de l’Eglise, pour voter il faut savoir discerner. Donc quelqu’un qui ne comprend rien et qui tient à voter, il n’a qu’à demander à quelqu’un qui voit clair pour faire son opinion. Les chrétiens ne devaient pas militer dans les partis qui fraudent aux élections. Il y a aussi le manque de formation des chrétiens durant les consultations électorales. La loi de l’Eglise est que pour voter il faut d’abord discerner. Par conséquent, elle doit éduquer les chrétiens à agir selon l’évangile lors des élections, à ne pas contribuer d’une manière ou d’une autre aux fraudes électorales. Qualitativement, l’Eglise est majoritaire parce que les Catholiques ont été premiers a envoyer leurs enfants à l’école. Le premier établissement du Burkina est le Petit séminaire de Pabré. Donc, les chrétiens doivent être le levain dans la pâte. On aurait pu transformer ce pays. Le peuple aussi est corrompu à mort. Après 50 ans d’indépendance, tant que tu ne lui donnes pas une enveloppe, des pagnes, ton parti n’est pas bon.  

 

Que pensez-vous de l’engagement ou de la position de l’Eglise sur les sujets politiques ?

 

C’est une bonne chose que la Conférence Episcopale soit contre une révision de l’article 37. Elle a le courage de ses opinions. Je prie Dieu pour elle pour qu’elle tienne ses engagements parce que ce n’est pas facile. Quand nous voyons nos responsables, s’ils n’ont pas l’impression d’être soutenus moralement par la base, ils ne sont pas tranquilles car ils ne sont pas des dieux. Ce sont des hommes de chair et des pécheurs comme nous. Mais si pour tout ce qu’ils disent nous chrétiens nous les soutenons, ils peuvent aller beaucoup plus loin. C’est normal que pour certains points l’Eglise hausse le ton. Elle est là pour défendre les faibles. Elle est là pour le juste, le vrai et bien. Et rien ne doit l’arrêter. On n’a qu’à lui couper la tête, on ne cherche pas le martyr de force mais s’il y a le martyr il faut l’accepter. Je félicite l’Eglise quand elle prend position sur des choses qui sont réelles.

 

Quelle appréciation faites-vous des pays où l’Eglise affiche clairement son opinion politique ? (Cas de la RDC où l’Eglise a dénoncé les résultats des élections présidentielles)

 

Moi j’applaudis cette façon de faire. L’Eglise doit s’inspirer de sa doctrine sociale pour défendre le côté moral de la chose. Moi je suis fier, elle ne se mêle de rien mais c’est son droit de dénoncer.

 

 

Si la politique était à refaire alliez-vous rééditer l’expérience ? Pourquoi ?

 

Mais si je revenais à la vie je serai toujours croyant non ? Donc je ferai toujours la politique car c’est le devoir du chrétien. Le chrétien doit être un homme politique mais avec la différence qu’il n’a rien à voir avec les autres. Tout ce qui est bon ne change pas avec le temps. Le christ ne change pas avec le temps disait Léon XIII.

 

Parlez-nous un peu de votre livre : « l’Eglise catholique et le pouvoir politique ?

 

Dans ce livre, j’ai montré que l’Eglise a une vision correcte de la vie en société humaine. Le pape Léon XIII et tous les autres papes d’ailleurs  ont été de grands hommes. L’Eglise nous met en garde contre la liberté. Mais on a mal compris la liberté et c’est devenu le libertinage. Mais ta conscience peut être dévoyée. Ta raison peut être incompétente. Il faut quand même qu’un homme soit dirigé parce que nous vivons en société. L’Eglise là encore dit le vrai chemin à suivre et montre les fins du pouvoir.

 

Quels conseils avez-vous à l’endroit des jeunes catholiques qui veulent s’engager en politique ?

 

Je n’ai pas de conseils à leur donner. Il y a des exemples d’aînés, me voici ce n’est pas le pouvoir qui m’intéresse je l’ai toujours dit mais c’est mon pays, les enfants de demain. Maintenant s’ils veulent venir, il ne faut pas qu’ils s’attendent à jouir hein, ils vont pleurer, gémir, souffrir. D’ailleurs Jésus n’est pas venu pour jouir, il a souffert ici et actuellement il souffre même plus que sur le Golgotha. Chaque fois je dis Seigneur j’ai pitié de toi moi Laurent BADO, c’est ma prière comme ça. Avec tout ce que tu as souffert, deux mille ans après, voilà la récompense qu’on te fait. Mais moi-même je suis parmi les pécheurs alors pardonne-moi.

 

Comment appréciez-vous la façon dont l’Eglise s’implique dans le développement du Burkina Faso à travers des institutions comme l’Organisation Catholique pour le Développement et la Solidarité, instrument de la pastorale sociale de l’Eglise ?

 

Je pense que c’est une bonne chose. Il y a tellement de forages réalisés et autres par l’OCADES. Si en Europe des riches donnent leur fortune, ici les chrétiens peuvent aussi faire des quêtes pour réaliser des projets communs au bénéfice des jeunes.

 

Interview réalisée par

Koyir Désiré SOME

Черепаший садок непосредственно "Лечение пироплазмоза собаки"сообщался с бассейном.

Особый клич, знакомый старым "Лигулез карповых"солдатам, возвещал о прибытии все "Лимфатическая система животных"новых и новых отрядов индейцев.

В "Листериоз"крайнем случае, "Лимфатические узлы сельскохозяйственных животных. Методы проведения послеубойной ветеринарно-санитарной экспертизы"лишнюю нашивку нацепил.

Ни Радецкий, ни этот ваш "Листовой опад в лесах умеренного пояса"принц Евгений Савойский "Личные подсобные хозяйства"не сделали бы из этих "Лікувально-профілактичні заходи при гіповітамінозі А"негодяев солдат.

воскликнул он, направляясь ко мне.

Бизон наскочил на "Лікувально-профілактичні заходи при гельмінтозах свиней"след там, где мулат "Лікування корів з ендометритами в умовах господарства ПАТ ‘Племзавод ‘Червоний Велетень’"и его сообщник свернули к середине ущелья.

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