Le GTCIS à Bamako : Sur les chemins de la résilience

La cérémonie d’ouverture de la 6è session du GTCIS   a connu la présence de Mgr  Jean ZERBO, Archevêque de Bamako et Président de Caritas Mali et  du ministre malien de la Décentralisation, David SAGARA, précédemment Cadre de Caritas Mali. Ils ont tous les deux salué la pertinence de  la rencontre et  mis en exergue toute l’importance de la résilience pour les pays du sahel où moment où ceux-ci sont confrontés aux changements climatiques,  aux conflits…

 Face à cette situation, Mgr Jean estime que  les hommes doivent développer la « spiritualité de l’intendant  car la création et ce qu’elle contient ne sont pas livrées à notre merci ». Faisant référence à la situation d’insécurité qui prévaut actuellement au Nord Mali, il souhaite  que ce temps de carême permette de taire les rancœurs  en incitant les différents protagonistes à être davantage artisans de paix. Tous les participants à la session se sont joints à Caritas Mali pour implorer le Seigneur pour le retour de  la paix et de la cohésion au Nord Mali. 

Pour sa part, le ministre a exhorté Caritas, dont il a vanté les mérites, à poursuivre ses œuvres de bienfaisance. Au regard des crises récurrentes auxquelles le Sahel est confronté, il estime qu’il faut particulièrement mettre l’accent sur 03 points : 

-La souveraineté alimentaire pour faire des pays du Sahel des puissances agricoles,

-La sécurisation foncière, 

-L’éducation en vue de  l’émergence d’une nouvelle citoyenneté

Pour le Révérend Père Pierre CIBAMBO de Caritas Internationalis,  la mission fondamentale de Caritas que le GTCIS épouse parfaitement est celle  de doter les populations de toutes les potentialités afin  qu’elles puissent se forger elles-mêmes le développement qui leur convient. Ce résultat ne saurait être atteint que dans la synergie et la mutualisation des compétences.

Des millions de personnes menacées par la faim

A l’issue de la cérémonie d’ouverture, les participants ont entamé les travaux proprement dits par un  tour d’horizon de la situation alimentaire dans les différents pays. La photographie d’ensemble n’est pas reluisante. Loin s’en faut. La pluviométrie a été mauvaise. Par conséquent,  il y a baisse de la production et de la productivité. Les chiffres sont effarants. 850 000 personnes sont  actuellement menacées par la faim au Sénégal. Elles sont 1,8 millions au Mali, plus de 2 millions au Burkina Faso, 5,4 millions  au Niger…

Evidemment Caritas n’est pas restée inactive face à cette situation préoccupante. Du Burkina Faso en passant par le Niger, le Mali, le Sénégal, la Mauritanie, le Tchad…, il ya eu distribution gratuite de vivres, food for work, cash for work, prise en charge nutritionnelle, etc. Ces actions vont s’intensifier à travers les activités des Appels d’Urgence que  les Caritas mettront en œuvre pour certains à partir de mars 2012 (CADEV Niger) pour d’autres, avril 2012 (OCADES Caritas Burkina).

En plus de leur situation interne déjà difficile, les pays limitrophes du Mali (Burkina Faso, Niger) font face à un afflux massif de déplacés  du Nord Mali qui fuient les exactions qui y ont cours.

Les différentes actions menées et envisagées par les Caritas du Sud ont été appréciées à leur juste valeur par les Caritas partenaires du Nord. Elles se sont par  conséquent davantage engagées à s’impliquer dans la réflexion et la mobilisation des ressources.

Dans l’après midi, les participants, au nombre d’une trentaine, ont eu droit à un exposé sur la résilience  avec le consultant Peter GUBBELS. Pour lui, renforcer la résilience, c’est rendre les populations moins vulnérables aux chocs.  Il s’agit d’aider les populations à découvrir comment leurs moyens d’existence ou systèmes d’accès à la nourriture pourraient  être rendus plus résistants aux chocs, et comment renouveler ou réorganiser  ce système lorsque de tels chocs surviennent.

Le GTCIS chez le Président ATT

A travers les travaux de groupe, les participants ont identifié des actions concrètes à mettre en œuvre à court et à long terme en se focalisant sur celles que Caritas pourrait spécifiquement mener.

A court terme, il en est ainsi de l’implication des bénéficiaires dans l’identification des besoins, de la sensibilisation/formation, de la protection des moyens d’existence, de la fonctionnalité et de la fiabilité du système d’alerte précoce, du plaidoyer…

A long terme, il s’agit  de la sécurisation foncière, de la lutte contre la corruption, etc.

Cette 6è session du GTCIS se tient en présence du Président de Caritas Africa,  Mgr Francisco Joao SILOTA, Evêque de Chimolo (Mozambique) et du Président de la Zone CERAO, Mgr Paul OUEDRAOGO, Archevêque Métropolitain de Bobo-Dioulasso, Président de l’OCADES Caritas Burkina.

Le 24 février, une délégation du GTCIS, conduite par Mgr Jean ZERBO, Mgr Paul OUEDRAOGO et Mgr Joao SILOTA  a été reçue en audience par le Président Malien Ahmadou Toumani TOURE, au palais présidentiel. Il a été question de la crise alimentaire et de la situation au Nord Mali. (Nous y reviendrons).

Arsène Flavien BATIONO

Point Focal Communication GTCIS

(A Bamako)