Le Burkina Faso solidaire des réfugiés maliens

Ils sont à ce jour environ 22 000, les Maliens qui ont trouvé refuge au pays des hommes intègres selon les derniers chiffres du Conseil National de Secours d’Urgence (CONASUR) du Burkina Faso. On compte particulièrement des femmes, des enfants et des personnes âgées ; des gens valides autant que des malades et aussi des élèves dont le cursus est fortement compromis.

Cette année, le spectre d’une insécurité alimentaire plane sur la région sahélo-saharienne dont fait partie le Burkina Faso. Malgré une saison pluvieuse déficitaire dans son ensemble, les Burkinabé ont entrepris d’ouvrir leur cœur et leurs bras aux frères et sœurs du Mali en difficulté. Tous du Sahel, Burkinabè et Maliens savent que de la solidarité dépend leur survie.

Dans cette optique, plusieurs dispositions ont été prises par les autorités burkinabè. L’enregistrement systématique des arrivants à leur entrée sur le territoire national aux différents postes frontaliers terrestres et aériens. La mise en place d’une cellule de coordination présidée par la Commission nationale des réfugiés (CONAREF) pour évaluer la situation, apporter les premiers secours aux réfugiés, identifier les sites de regroupement à aménager et formuler des propositions pour la planification des mesures dans le temps. Il y a également la mobilisation de l’assistance à apporter aux réfugiés et la mobilisation des partenaires.

A cet effet, le chef du gouvernement burkinabè Beyon Luc Adolphe Tiao a rencontré le mardi 6 mars 2012 à Ouagadougou, les Partenaires techniques et financiers (PTF) du Burkina Faso, en vue de «faire appel à leur générosité face aux préoccupations actuelles du pays». Il s’agit, entre autres  de la difficile situation alimentaire à laquelle font face les Burkinabè, de la gestion des réfugiés maliens et de l’organisation des élections couplées de 2012.

Sur le plan diplomatique,  le Burkina Faso multiplie les concertations. Après une visite en Algérie, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé  était le lundi 5 mars 2012 au Mali. Il a été reçu par le président Amadou Toumani Touré. Au centre des discussions, le conflit dans le nord du pays  qui inquiète tous les États de la région. Djibril Bassolé juge impératif d’obtenir un cessez-le-feu et propose un agenda de sortie de crise qui devrait permettre la tenue de l’élection présidentielle malienne, le 29 avril prochain et éviter les risques d’un vide constitutionnel.

Aux côtés de l’Etat, plusieurs structures sont présentes sur le terrain dont l’Organisation Catholique pour le Développement et la Solidarité (OCADES Caritas Burkina), qui apporte de l’aide et de l’assistance à ces réfugiés pour leur permettre de retrouver leur dignité. Ainsi, des tonnes de céréales ont été déjà distribuées à travers les démembrements de l’OCADES à Nouna et à Dori. D’autres actions sont en cours notamment un projet d’envergure qui permettra de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire de 7.536 ménages  dans 10 diocèses de l’Eglise Famille de Dieu au Burkina.

Koyir Désiré SOME