Insécurité alimentaire au Burkina : En attendant l’assistance, les populations développent des stratégies de survie

Au marché de céréales communément appelé « Sankar Yaare) à Ouagadougou, c’est la croix et la bannière pour les commerçants. « Nous sommes obligés d’aller à Bobo-Dioulasso (à plus de 300 kilomètres) pour nous ravitailler en céréales mais parfois avec une chance sur trois de ne pas avoir parce qu’on peut ne pas en trouver… Si le Gouvernement ne fait rien en tout cas ça va chauffer, on n’a jamais vu ça » martèle Salif, commerçant de céréales.

L’équipe OCADES a pu constater de visu l’évolution vertigineuse des prix comparés à ceux des cinq dernières années. En effet, le sac de 100 kilo de maïs s’achète entre 18 000 et 20 000 F CFA contre 12 000 et 15 000 F CFA les années antérieures, soit une hausse allant de 30 à plus de 70% selon les localités. 

Pour faire face à la situation, certains chefs de ménage à revenus moyens ont revu à la baisse les habitudes alimentaires de leurs familles. Ils prennent deux repas par jour au lieu de trois repas comme à l’accoutumée. Le restant du repas du soir est réservé  pour le petit déjeuner des plus petits et des femmes enceintes, allaitantes et des malades.

D’autres familles n’ont même pas  à manger. Les jeunes garçons et filles fuient vers les villes et les pays voisins, laissant les personnes vulnérables (les personnes âgées, les infirmes et autres) à leur triste sort.

Enfin, certains villages surtout pour ceux qui sont déficitaires, ne sont pratiquement pas  ravitaillés en céréales si bien que les marchés sont inondés par les produits forestiers non ligneux.

Les populations disent ne pas trop sentir l’impact des mesures annoncées par le gouvernement. Elles comptent cependant sur des ONG comme l’OCADES pour faire face à la situation. Les interventions de l’OCADES sont vivement attendues par des communautés motivées et disponibles à apporter leur contribution.  Un projet d’assistance alimentaire doit du reste commencer dans les mois à venir. D’ores et déjà,  les communautés ne cessent de remercier l’OCADES pour la pertinence de ces actions sur le terrain.

Koyir Désiré SOME