Les 23 et 24 septembre 2025, l’OCADES Caritas Burkina a tenu, à Ouagadougou, un atelier de capitalisation des expériences du projet « aide d’urgence pour les personnes déplacées et les familles d’accueil dans les régions du Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun et de l’Est du Burkina » dit projet « MAE », mis en œuvre avec l’appui du Ministère Allemand des Affaires Étrangères et de Caritas Allemagne. Cette rencontre a réuni les équipes du projet, les représentants des bénéficiaires, ainsi que des partenaires techniques et institutionnels, dans le but d’analyser les acquis, les défis et les perspectives de cette intervention humanitaire. Elle a également vu la participation de M. Christian Volkmar, Directeur du Bureau Régional Afrique de l’Ouest de Caritas Allemagne.

Les échanges ont montré que l’assistance alimentaire sous forme de vivres a été jugée plus pertinente que le transfert monétaire (CASH). En effet, plusieurs participants ont souligné que le CASH, au moment où il était autorisé, avait entraîné des tensions sociales et accentué les risques de violences basées sur le genre (VBG), alors que la distribution de vivres a favorisé la cohésion sociale.

En décembre 2024, près de 89,9 % des ménages ont estimé que l’aide alimentaire reçue avait suffi à couvrir leurs besoins, permettant à 80 % des bénéficiaires d’avoir au moins deux à trois repas par jour.

Des appuis WASH et moyens de subsistance
Au plan de l’eau, hygiène et assainissement (WASH), 63,3 % des ménages disposaient de kits favorisant de meilleures pratiques sanitaires. Quant aux activités génératrices de revenus, la distribution de petits ruminants a permis à certains ménages d’améliorer sensiblement leur résilience. L’histoire de Madi RABO, illustre le potentiel de cette approche. En effet, de 03 ruminants reçus en 2022, il est passé à 25 têtes de ruminants en 2025. Toutefois, des limites ont été relevées, notamment l’adaptation insuffisante du type d’élevage aux réalités locales, d’où la nécessité d’une diversification.

Retours des services techniques et leçons apprises
Les services techniques de l’action humanitaire ont salué la qualité des interventions, tout en recommandant de mieux adapter les activités aux besoins spécifiques des bénéficiaires, en particulier sur le choix des animaux à distribuer. Parmi les leçons mises en avant figurent :
- l’importance de tenir compte des préférences des ménages bénéficiaires,
- la nécessité d’évaluer les productions sur plusieurs cycles (2022, 2023, etc.),
- et la pertinence d’ajuster les stratégies en fonction des réalités locales.

Un partenariat salué par Caritas Allemagne
Présent à l’atelier, M. Christian, Directeur du Bureau Régional Afrique de l’Ouest de Caritas Allemagne, a exprimé sa satisfaction :
« Nous sommes ravis de constater que les interventions ont produit des résultats probants et satisfaisants. Nous remercions le gouvernement, les contributeurs, les comités de plaintes et surtout les équipes terrain pour leur engagement sans faille. »

Vers des actions mieux adaptées
Cet atelier a permis de dégager des recommandations fortes pour l’avenir, dont l’amélioration du ciblage, la diversification des activités génératrices de revenus et une meilleure prise en compte du contexte socioculturel dans les choix d’intervention.

Grâce à ce processus de capitalisation, le projet MAE confirme que l’assistance humanitaire, lorsqu’elle est adaptée et participative, peut contribuer non seulement à la survie des ménages vulnérables, mais aussi au renforcement de la cohésion sociale et de la résilience communautaire.
