ZOUMBARA David, un déplacé interne de 75 ans, porte dans son regard la force tranquille de ceux que les épreuves n’ont pas brisés. Originaire de Souankuy, David menait une vie paisible avec son épouse et leurs deux enfants, vivant de l’artisanat local, notamment la confection de chaises traditionnelles en tige de rônier. Mais tout a basculé le jour où leur village a été attaqué.
David trouve alors refuge à Konankoira, où des habitants lui prêtent un bout de terre. Il y cultive du riz, retrouve un semblant d’équilibre. Mais ce répit n’a duré que six mois. Une nouvelle attaque, un nouveau départ. Cette fois, la famille se replie sur Bomborokuy, les bras chargés de quelques effets personnels et d’un peu de riz. Rien d’autre.
« À Bomborokuy, la mission catholique nous a offert gratuitement un logement. C’était un grand soulagement. Mais les défis ont rapidement pris le dessus : ma femme, blessée au pied lors de notre fuite, a besoin de soins réguliers. Avec le manque de moyens, je ne peux plus exercer mon métier. Sans terre, il est devenu très difficile de nourrir ma famille », raconte-t-il avec émotion.
Face à cette précarité, David et son épouse Philoté ont dû prendre une décision douloureuse : envoyer leurs enfants chez des proches à Nouna et à Dédougou, espérant leur offrir un avenir plus stable.
C’est dans ce contexte de détresse que le projet de réponse d’urgence multisectorielle intégrée en sécurité alimentaire et moyens d’existence (PI/SAME-PROTECTION), mis en œuvre par OCADES Caritas Burkina avec l’appui du Fonds Humanitaire Régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (FHRAOC), a croisé la route de David.
David a bénéficié d’une assistance alimentaire sur trois tours composés de 150 kg de riz, 150 kg de maïs, 75 kg de haricots, 15 litres d’huile et 3 kg de sel. « Cette aide est venue comme une bouée de sauvetage. Elle nous a permis de tenir. Je suis très reconnaissant envers tous ceux qui contribuent à rendre cela possible. » dit-il, la voix vibrante de gratitude.
Si cette assistance a permis de soulager temporairement ses souffrances, David s’inquiète désormais de l’après-projet. La saison des pluies approchant, il nourrit l’espoir de pouvoir cultiver une terre et relancer son activité artisanale. « Il me faut un appui pour reprendre mon activité de fabrication des chaises. J’ai besoin de retrouver mon autonomie, assurer la scolarité de mes enfants et prendre soin de mon épouse », confie-t-il.
L’histoire de David incarne à la fois la vulnérabilité des personnes déplacées internes et leur capacité de résilience. Grâce à l’OCADES Caritas Burkina et son partenaire financier le Fonds Humanitaire Régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (FHRAOC), David a retrouvé un peu de dignité. Ce qu’il attend désormais, c’est une opportunité pour reconstruire sa vie.
KY Rose Arlette Cissima
Chargée de communication,
plaidoyer et mobilisation des ressources