Les médias constituent le quatrième pouvoir et ont un rôle capital à jouer dans le processus de transformation des mentalités et de changement de comportement sur les questions de cohésion sociale, de prévention et de gestion des conflits. Dans une société marquée par les technologies de l’information et de la communication notamment les réseaux sociaux et où les questions de conflits et de cohésion sociale sont récurrentes, il est indéniable que ces professionnels de médias soient outillés à cette thématique pour mieux jouer leur rôle.
L’OCADES Caritas Burkina, dans cette dynamique, a organisé du 6 au 8 juin et du 13 au 15 juin 2017 à Ouagadougou deux sessions de formation dans le but de contribuer à l’éveil de conscience des jeunes, à la promotion de la cohésion sociale et à la consolidation de la paix. Ces formations ont été animées par Boris SOME, Coordinateur national du réseau ouest africain d’édification de la paix (WANEP Burkina) et spécialiste des questions de civisme, de citoyenneté, de cohésion sociale et de gestion des conflits.
Les médias diocésains, les médias publics et privés des 15 diocèses du Burkina Faso étaient les bénéficiaires de cette formation. Les grands thèmes développés par le formateur ont porté sur la citoyenneté et le civisme ; la prévention des conflits dans l’espace CEDEAO et au Burkina ; les médias et la prévention des conflits. De l’expérience des participants, en passant par les présentations et les travaux de groupe, l’on a abouti à des plans d’actions pour des productions journalistiques sur les différentes thématiques. Le film intitulé ‘’l’ère de la concorde’’ qui retrace les conflits entre agriculteurs et éleveurs a été projeté au bénéfice des participants. Ces présentations ont mis à nu le pouvoir que détiennent les médias. L’on peut retenir que les médias sont des promoteurs de paix et ont la capacité d’encourager des changements cognitifs d’attitude et de comportement. Ils peuvent transformer les conflits destructifs en débats constructifs ; diaboliser ou humaniser un acteur ou une situation.
Les professionnels des médias ont pu prendre conscience de leur rôle et responsabilité dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale. Ils se sentent dorénavant bien outillés pour la prévention et la gestion des conflits. Ils s’engagent à prendre en compte ces questions dans leur grille de programme et dans leurs productions journalistiques. Wazaola SOME, de la radio manivelle de Dano, est très fier d’avoir acquis de nouvelles connaissances sur la cohésion sociale, la prévention et la gestion des conflits. Il nous a confié que ces connaissances vont lui permettre dorénavant d’améliorer ses émissions interactives.
Alice GOMBANI, animatrice radio à Ouagadougou, a, quant à elle, apprécié les différents modules développés qui sont des thèmes d’actualité. Elle espère bénéficier d’autres sessions du genre. Sœur Odile OUIBGA, chef du département Femme, Jeunesse et Famille au Secrétariat Général de l’OCADES en prenant la parole a remercié tous les participants pour leur participation active à travers les échanges et l’ouverture d’esprit. Elle souhaite que les médias, qui ont une grande audience, soient vecteurs de sensibilisation sur la cohésion sociale et la prévention des conflits.
Le formateur, à son tour, a remercié l’OCADES, l’un des membres fondateurs de WANEP, pour avoir initié cette formation. Il a également traduit ses sentiments de gratitude à l’endroit des professionnels de médias. Il souhaite que la communication non violente et l’alerte précoce soient intégrées dans les prochaines sessions de formation des journalistes. Il dit repartir plus formé que les participants.
Enfin, pour clore, l’Abbé Isidore OUEDRAOGO, Secrétaire Général de l’OCADES, a salué l’engagement et la détermination des uns et des autres dans la promotion de la cohésion sociale et de la paix. Tout en invitant ces acteurs à travailler davantage à un vivre ensemble dans l’harmonie au Burkina Faso, il s’est engagé à poursuivre ce partenariat avec les acteurs des médias. C’est sur une note de satisfaction générale qu’organisateurs, formateurs et apprenants se sont quittés en attendant la réalisation des différents plans d’action.
La cohésion sociale et la consolidation de la paix constituent un axe majeur du projet « Consolidation de la démocratie et de la cohésion sociale au Burkina Faso pour la période 2015 à 2017 ». Les sessions de formations, d’information, d’éducation et de communication pour le changement de comportement, de promotion des bonnes pratiques de tolérance, …sont les actions phares dudit projet.
K.B.
