Selon l’enquête démographique et de santé à indicateurs multiples de 2010, l’âge moyen des femmes à la première union au Burkina Faso est estimé à 17, 8 ans. Mais dans les faits, 47,8% de jeunes filles contractent une union avant l’âge de 17 ans.
Cette situation est encore plus grave dans la région du Sahel où l’âge moyen à la première union est de 16,1 ans. Ici, une fille sur cinq est mariée avant l’âge de 14%. La région du Sahel est la plus touchée par le mariage précoce au Burkina Faso avec une forte prévalence de 87,1%.
Les principales raisons invoquées par les familles sont la précarité des conditions de vie, le besoin de main-d’œuvre, la crainte d’une grossesse hors mariage (source de déshonneur), ou encore la conservation de la virginité jusqu’au mariage. Le mariage précoce, donc forcé a lieu avant que la fille ne soit physiquement et psychologiquement prête à assumer les responsabilités du mariage et de la maternité. Cette situation a d’énormes conséquences sur la santé (fistules obstétricales, naissances prématurées, infections sexuellement transmissibles), l’éducation (abandon de l’école pour les tâches ménagères), l’employabilité (manque de qualification pour prétendre à des emplois décents) de la jeune fille burkinabè, ainsi privée de moyens d’épanouissement.
Engagée pour le développement humain intégral, l’organisation catholique pour le développement et la solidarité (OCADES Caritas Burkina), lutte contre cette pratique avilissante. Le 10 octobre dernier, dans le cadre de la campagne « Mylifeat2015 », le département femmes, jeunesse et famille du Secrétariat Général de l’OCADES Caritas Burkina a organisé une séance de sensibilisation sur cette problématique au profit d’une vingtaine de jeunes filles âgées de 14 à 15 ans, à Ouagadougou. A l’issue de la rencontre, ces jeunes filles ont exprimé leurs rêves et lancé des appels afin que des mesures urgentes soient prises à tous les niveaux pour empêcher le mariage des enfants.
Ocades Caritas Burkina