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Journée Nationale Caritas 2014 Mgr Justin KIENTEGA, Président de l’OCADES Caritas Burkina : « Le droit à l’alimentation est un défi, non seulement d'ordre politique et économique, mais aussi d'ordre moral et spirituel » - Ocades Caritas Burkina

Journée Nationale Caritas 2014 Mgr Justin KIENTEGA, Président de l’OCADES Caritas Burkina : « Le droit à l’alimentation est un défi, non seulement d’ordre politique et économique, mais aussi d’ordre moral et spirituel »

Mgr Justin KIENTEGA
Mgr Justin KIENTEGA

Le 30 novembre 2014, tous les diocèses de l’Eglise Famille de Dieu au Burkina Faso  ont célébré la Journée Nationale Caritas dont l’objectif est d’inciter les chrétiens et les hommes et femmes de bonne volonté à la pratique de la charité. Retour sur le message du Président de l’OCADES Caritas Burkina, Son Excellence Mgr Justin KIENTEGA ; évêque de Ouahigouya.

Chers frères et sœurs,

 

La Journée Nationale Caritas de cette année 2014 s’inscrit dans la dynamique de la campagne mondiale de Caritas contre la faim à travers le thème: « Une seule famille humaine, de la nourriture pour tous ». Cette journée s’appesantit sur le droit à l’alimentation.

 

Le droit à l’alimentation est un droit universel. Il s’applique à tous, et il nous concerne tous. Ce droit a été reconnu dans de nombreux textes aux niveaux international, régional et national. Au niveau international, je voudrais rappeler les deux textes principaux que sont la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 et le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels de 1966. Au niveau régional, je vous invite à parcourir avec intérêt la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Et enfin, au niveau national, le droit à l’alimentation est reconnu par la Constitution du Burkina Faso.

« 850 millions de personnes  gravement sous-alimentées dans le monde »

Pourtant, selon la FAO (organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), plus de 850 millions de personnes sont gravement, et en permanence, sous-alimentées dans le monde. Toutes les cinq secondes, un enfant de moins de dix ans meurt des conséquences de la faim et de la malnutrition. Les causes de la sous-alimentation, de la faim et de la malnutrition sont infiniment complexes. Elles ne peuvent se résumer à la guerre ou aux catastrophes naturelles.

Elles sont principalement dues à des injustices sociales, des exclusions politiques ou économiques, des discriminations et à la mauvaise gouvernance dans nos pays. En effet, alors que la quantité de nourriture disponible sur la planète est aujourd’hui largement suffisante pour nourrir toute la population mondiale, des millions de personnes souffrent de sous-alimentation parce que n’ayant pas accès aux ressources productives (principalement la terre, l’eau, les semences etc.). Des millions de personnes souffrent de la faim parce que simplement exclues des marchés des produits alimentaires. Des milliers de responsables de familles n’arrivent plus à assurer une vie descente et digne à leur famille, par manque de revenus conséquents.

« La faim n’est pas une fatalité »

Chers frères et sœurs,

Ces personnes qui souffrent de la faim, de la malnutrition, de la sous-alimentation,… ces hommes, ces femmes et ces enfants ne sont pas loin de nous. Ce sont nos voisins, ce sont des frères et sœurs de notre pays, des frères et sœurs de notre village, de notre quartier et quelques fois des membres de nos familles respectives. Dans notre pays, le Burkina Faso, des milliers de familles, n’arrivent pas à s’assurer 02 repas par jour. Ces 05 dernières années, notre pays a été confronté à des crises alimentaires à répétition. Celle de 2011-2012 avait affecté plus de 2 millions de personnes.

OCADES Caritas Burkina, réaffirme avec force que la faim n’est pas une fatalité et qu’il est possible d’inverser la tendance afin que chaque Burkinabè puisse jouir du droit à une alimentation saine, suffisante et culturellement acceptable. C’est une question de dignité humaine, de justice sociale et de solidarité humaine active. Avec la Journée Nationale Caritas 2014, célébrée le premier dimanche de l’Avent et donc le 30 novembre 2014, je lance la Campagne Nationale de l’OCADES Caritas Burkina pour le droit à l’alimentation au Burkina Faso.

J’invite tous les acteurs de notre réseau OCADES Caritas Burkina à articuler cette campagne nationale autour de trois (3) axes :

 

La célébration de la Journée Nationale Caritas le dimanche 30 novembre 2014 dans toutes les paroisses du Burkina Faso. L’objectif sera de mobiliser les communautés à l’exercice de la charité. L’accent sera mis sur les  célébrations eucharistiques, les prières communautaires, les collectes en nature et en espèces et les activités de sensibilisation (émissions radio-télé, théâtre forum,…)

L’organisation d’une collecte nationale de l’OCADES Caritas Burkina à partir du 30 novembre 2014 jusqu’au 28 février 2015 dans toutes les paroisses du Burkina Faso. L’objectif sera de collecter les dons en natures (vivres et non vivres) et en espèces pour soutenir les personnes affectées par l’insécurité alimentaire. J’invite les membres du réseau à ne pas relâcher les efforts de sensibilisation des fidèles chrétiens sur leur rôle et leur participation à la lutte contre la faim,  et à motiver chacun à participer concrètement aux collectes en nature qui seront organisées.

Et enfin l’organisation d’une campagne nationale de plaidoyer pour le droit à l’alimentation à partir de novembre 2014 jusqu’à novembre 2015. L’objectif ici sera de mobiliser les décideurs et leaders d’opinion à l’intégration du droit à l’alimentation dans les politiques publiques et les pratiques des gouvernants du Burkina Faso. En ce sens, je demande aux différentes entités de l’OCADES Caritas Burkina d’élaborer des stratégies et des actions de plaidoyer pour que le droit à l’alimentation soit une réalité au Burkina Faso. Nous devons convaincre et exhorter les fidèles chrétiens, les hommes et femmes de bonne volonté à être des artisans de charité en s’engageant concrètement par des actes de solidarité envers les plus démunis.

Chers frères et sœurs !

Le droit à l’alimentation est un défi, non seulement d’ordre politique et économique, mais aussi d’ordre moral et spirituel. Je vous invite donc à méditer l’interpellation du Pape François lors de l’ouverture de la campagne de Caritas Internationalis: « Il est nécessaire de trouver les moyens pour que tous puissent bénéficier des fruits de la terre, non seulement pour éviter que ne s’élargisse le fossé entre qui a davantage et qui doit se contenter des miettes, mais aussi et surtout pour une exigence de justice, d’équité et de respect envers chaque être humain».

Mgr Justin KIENTEGA

Evêque de Ouahigouya

Président de l’OCADES Caritas Burkina

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